KAMPOT


En nous approchant de la ville de Kampot, nous retrouvons des routes en cours de rénovation… Elles sont très larges, mais en terre ! Heureusement que ces routes « version piste » ne durent jamais très longtemps ! Nous nous rendons compte avec Samuel, que nous nous sommes habitués à notre petit confort, avec des routes sans trous, lisses… Les retrouvailles avec les routes du nord du Laos vont être mouvementées !!!

La région de Kampot est connue pour son poivre, mais elle produit aussi riz, et fruits comme le durian (fruit à l’odeur extrêmement forte). Par contre, nous ignorions y trouver une exploitation salinière ici !
Nous entrons dans le centre de Kampot par le nouveau pont et trouvons un marché couvert. Nous nous y arrêtons pour y faire quelques courses, mais nous trouvons les prix élevés. L’odeur qui y règne est forte, âpre, et par endroit, elle semble « transpirer » la décomposition des denrées alimentaires. Poissons, viandes, légumes… sous le chapeau en taule brûlant du marché, il est parfois difficile de maintenir son estomac « en place ». Nous y faisons donc que quelques courses et fuyons les lieux.
Est-ce le contraste entre la plage et ici, le silence et le bruit, ou encore le fait que je ne sois pas au mieux de ma forme, mais cette entrée dans cette ville me laisse… perplexe ! Je ne suis pas « emballée » par ce que je vois. J’ai l’impression de ne pas être à ma place !  Il ne s’agit pourtant pas d’une très grande ville, puisqu’il y a environ 35 000 habitants, et elle est située le long de la baie de Kampong. Tout pour plaire ! Mais avec moi, la magie n’opère pas.
Nous partons à la découverte des alentours de la ville afin de trouver un endroit où garer Bul.
Nous trouvons notre bonheur dans une large rue, à côté d’une petite école internationale. Je ne sais si nous y dormirons, mais au moins nous sommes garés ! Samuel accompagne Lila à une aire de jeux pendant que je me repose (ah, ces problèmes intestinaux !!!)
La nuit tombe et moi, je m’écroule de sommeil ! On décide donc de rester où nous sommes, et de toute manière je ne sais pas si nous aurions trouvé une meilleure place ailleurs ! Je m’endors à 21h ! Il faut vraiment que je ne sois pas en forme pour m’endormir à cette heure là !
Le silence de la nuit est rompu par l’aboiement et le hurlement des (nombreux) chiens du quartiers… Cela ne dure jamais trop longtemps, mais cette fois-ci, nous sommes impressionnés par leur volume sonore.

Nous ne pouvons pas vraiment faire de grasse matinée là où nous sommes ! Nous ne sommes pas étonnés, d’ailleurs ! Mon état s’améliore et nous décidons de partir à pied faire une petite promenade matinale. A quelques mètres de Bul, nous apercevons un service de laundry ! Après avoir pris différentes informatons (prix : 1$/kg ; récupération du linge sec à partir de 15h), nous faisons demi-tour. Notre sac de linge sale n’est pas très plein car nous avions fait une lessive à Siem Reap.  Mais nous en profitons, cette fois, pour donner nos draps de lit aussi à laver. Cette tâche effectuée (c’est bizarre, mais à chaque fois, cela nous apporte une certaine satisfaction, enthousiasme !), nous débutons notre promenade… qui sera courte !
Nous décidons de découvrir un night market qui semble résents. Nous pénétrons, ne sachant pas si nous en avons le droit, et découvrons une piscine. Lila saute de joie. Nous demandons s’il est possible de se baigner et le prix d’entrée, qui n’est absolument pas élevé. Nous décidons d’abord d’aller faire le tour des stands, d’aller découvrir le rivage. Nous voulons d’abord déjeuner, avant de faire « trempette » et surtout, ce qui nous embête, est le manque d’ombre autour de la piscine. Samuel et moi tentons donc de faire patienter notre fille avant la baignade.
Nous nous apprêtons à sortir du marché, lorsque nous entendons un « bonjour ! ». Il s’agit du propriétaire ! Il nous fait signe d’approcher et nous commençons à faire connaissance. Il s’agit d’Oumar et de sa femme Sakoulé. Ils ont fui le Cambodge dans la période 1975, alors enfants et ont obtenu le statut de réfugiés en France. Cela fait 10 ans qu’ils sont de retour au pays… au début, ce n’était qu’un voyage pour aller fleurir la tombe des Anciens. Mais ils sont tombés amoureux de leur pays de naissance et ont décidé d’y rester. Ils ont transformé la terre familiale en night market, où locaux et touristes pourront se retrouver. Le projet est ambitieux mais prometteur ! Ils ont beaucoup d’idées et surtout de volonté. Ils ont créé des stands qu’ils louent à des locaux ou à des étrangers venus s’installer ici. On y trouve donc de tout : vêtements, produits d’hygiène, nourriture cambodgienne et spécialités culinaires internationales. Ils veulent créer un ponton sur l’eau où l’on pourra se désaltérer, et beaucoup d’activités de loisirs !  Ils ont 4 enfants, dont 2 (les plus jeunes) sont encore en France, dans la famille, afin de terminer leur scolarité ! Les plus grands donnent un coup de main à leurs parents. Leur second fils de 22 ans, qui vient d’arriver de France, est bosseur et surtout a une vision « intelligente et mature » du monde dans lequel il vit. On ressent, avec Samuel, la force de cette famille et leur droiture.
On discute ainsi que tout : de la France, du Cambodge, de la politique d’ici et de là-bas, des mentalités…Sans nous en rendre compte, nous discutons au moins 1h30. Un vrai plaisir ! Une rencontre simple et facile ! Nous venons de passer un moment fort, et ces personnes ont donné un visage à Kampot.
Nous les quittons, pour l’heure. Nous devons, eux comme nous, déjeuner !
Nous décidons de reprendre Bul, et d’aller sur la rive d’en face. Il y a un endroit près du fleuve assez tranquille où nous pourrons manger. Nous avons quelques difficultés à trouver, et perdons du temps. La route se transforme en chemin caillouteux. Pour le bien du camping-car, on décide de ne pas pousser plus avant et de nous arrêter sur le bas-côté du chemin afin de manger. Nous profitons du calme et de la fraîcheur du cours d’eau, ce qui est agréable. Nous décidons de retourner voir Salouké, Oumar et leur fils. Lila pourra ainsi profiter de la piscine, quant à Samuel et moi, nous pourrons ainsi découvrir le night market en activité.
Pendant que je mets Lila à l’eau, Samuel gare Bul au même endroit que ce matin et récupère notre linge propre.

Le soleil commence sa descente… Il est bientôt 17h. L’ambiance se fait plus feutrée que tout à l’heure… Les stands s’ouvrent les uns après les autres.


La piscine se remplit d’enfants du quartier, et Lila se lie d’amitié avec une petite fille, de 8/10 ans.

Bien sûr, le masque de plongée attire les enfants qui l’essaient à tour de rôle !


Mais seule sa copine d’un soir parvient à comprendre son fonctionnement !


Il est 19h, lorsque nous parvenons à sortir Lila de l’eau ! Oumar s’approche de moi et me demande où l’on va manger ce soir. Je lui réponds que nous comptons bien dîner ici, et participer, un peu, à la bonne économie de son commerce. Il me propose de manger ensemble et j’accepte tout naturellement.
Quelques minutes après nous être attablés, nous voyons Sakoulé venir vers nous, les mains pleines. Elles nous apportent plats et boissons. Nous passons de nouveau, tous ensembles, un moment extrêmement agréable. Nous n’aurons pas le droit de toucher à notre porte-monnaie, malgré notre insistance… nous sommes touchés par leur accueil, leur gentillesse et leur générosité. Pour les remercier de ces instants de partage, Samuel leur offre son livre. Nous espérons de tout cœur que leur nouvelle activité sera un succès.
Pour tous ceux et celles qui ont la chance de découvrir le Cambodge, passez par le Bokor Night Market, vous ne serez pas déçus!

Il est trop tard pour déplacer Bul. Nous resterons ce soir encore, dans cette rue.

La nuit fut plus calme que la précédente. Tant mieux ! Nous faisons un brin de ménage, lorsque des odeurs pas très agréables proviennent des éviers. Je me décide enfin à utiliser un produit d’entretien pour canalisations… j’ai attendu le plus longtemps possible, car je me doute bien qu’il ne doit pas être « BIO » ! A peine ai-je le dos tourné, que je vois Samuel en train de démonter le siphon de l’évier de la cuisine pour le nettoyer! Bonne initiative mais il va falloir maintenant savoir le remonter !!! Et au vue de l’eau qui s’en échappe, je pense que l’on va mettre un peu de temps !

Après cette longue parenthèse ménagère, nous découvrons un mail de l’agence Lapanche. Le gouvernement vietnamien s’est trompé dans les dates d’entrée pour le camping-car et nous devons nous présenter au plus tôt à la frontière ! Monsieur Hai Nguyen doit refaire nos demandes de visa… Bref, nous devons être le 11 février au poste frontière de Tinh Bien. Nous devons donc accélérer le rythme !

Nous garons le camping-car, plus proche du vieux centre de Kampot. Nous partons ainsi découvrir les vieilles bâtisses coloniales.




Quelques maisons sont en totale rénovation. On se doute que d’ici 2 ou 3 ans, la rue sera uniquement dédiée au commerce du tourisme. 
Les boutiques se modernisent les unes après les autres, et copient le goût occidental.
Nous nous arrêtons afin de mouiller nos casquettes et d’affronter ainsi le soleil écrasant de midi. Le système d’arroage est tout simplement ingénieux et pas cher ! A garder !

Nous flânons à travers les rues et découvrons ça et là, des petits trésors :


Le vieux pont français dont les rénovations précédentes n’ont pas vraiment respecté le style de l’original !

Avant de partir de Kampot, nous déjeunons dans un restaurant. En attendant nos plats, nous découvrons un livret touristique sur notre table. En le parcourons, nous découvrons cette carte, qui indique en rouge le nombre de bombes larguées par les américains en 75… :

Nous sommes également abordés par des personnes faisant la mendicité. Nous avons lu qu’il ne fallait pas les « encourager » dans cette voix, en leur donnant de l’argent… mais lorsqu’il s’agit de personnes mutilées par les bombes, c’est difficile de dire « non » !

Nous ne nous arrêtons pas plus longtemps à Kampot, et filons à Kep, ville côtière qui nous rapproche un peu plus de la frontière. Nous ne disons rien à Lila pour lui faire la surprise : journée plage demain, bien que celle-ci soit moins réputée que celle de Sihanoukville.

Nous arrivons vers 21h. Nous sommes surpris par la qualité des routes, la largeur, des voix, et par le nombre élevé de place de stationnement !... ou de hamac !
Nous repérons, un peu à l’écart du centre-ville, un terrain… Un chemin y conduit… nous prenons cela pour une invitation, donc, nous le suivons. Nous nous arrêtons dans cette sorte de champ, à l’abri du bruit, où l’air circule et où nous pouvons entendre le bruit charmant des vagues!







Commentaires

Unknown a dit…
Coucou la famille... J'avais un peu délaisser la lecture, j'avais beaucoup de travail qui m'empêchait de me plonger dans ce magnifique périple, le calme est un peu revenu, donc je me replonge avec une grand passion dans votre parcours asiatique.
France, tu disais:"Nous venons de passer un moment fort, et ces personnes ont donné un visage à Kampot."
Et bien je crois que tu as trouvé la chose la plus importante du voyage que vous faites, c'est de donner un visage à chaque endroit que vous avez traversé. Le méchant gérant de la station service, le couple de Français, etc. Tous ces visages sont votre voyage.
allez je retourne a la lecture j'ai du retard.
FP93 a dit…
C est exactement ça!
Ça fait plaisir de te retrouver et tes commentaires sont toujours intéressant à lire.... bonne lecture et à très vite!

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