HUÈ
Nous arrivons vers 15H à Hué. Le mauvais temps ne nous a pas quitté, et maintenant, une fine mais intense pluie rend le paysage bien triste. Nous nous dirigeons vers le cœur historique de la ville, afin de repérer les lieux, et éventuellement nous garer. Il est trop tard pour débuter la visite de la citadelle, et nous décidons de le faire le lendemain matin. En attendant, nous trouvons facilement à nous garer dans le quartier Kim Long, où nous allons déjeuner dans une sorte de restaurant mais chez l’habitant. Ce n’est pas notre meilleur repas !!! Mais au moins, nous avons l’estomac de caler. Nous mettons à profit notre temps libre, pour chercher une laverie mais il semblerait, que ce ne soit pas le bon quartier pour ça. 
En allant acheter quelques œufs, nous rencontrons alors un homme d’une trentaine d’années, qui s’adresse à nous en français. C’est assez rare de rencontrer des jeunes qui connaissent notre langue. Mais ce qui est étonnant, c’est son accent ! J’en reste bouche bée ! Le Québec au Vietnam !!! En fait, c’est son professeur de français qui vient du Canada… ceci expliquant cela !
En repartant du magasin, nous sommes abordés par un vieux monsieur, parlant lui aussi le français ! Décidément !!! Il souhaite nous faire découvrir son quartier et nous le suivons ! Il y a à quelques rues de là, une vieille maison d’un mandarin, mort depuis des années, mais dont la demeure est entretenue par sa fille, âgée à présent de 90 ans, et petite fille. Sans hésiter, elles nous ouvrent en grand, les portes de leur maison et nous offrent thé et petits gâteaux ! Encore une preuve, s’il en fallait, de la générosité des Asiatiques !
Nous remercions chaleureusement nos hôtesses et notre guide, et retournons dans la chaleur de Bul. 
Ce temps ajouté au rythme soutenu du Vietnam ont raison de notre énergie et de notre motivation ! Nous regardons, un peu désœuvrés, le livre touristique, et mon attention est attiré par un article sur un orphelinat tenu par une religieuse. Les voyageurs sont invités à donner médicaments, vêtements, livres… Je regarde l’adresse ainsi que notre position… J’écarquille les yeux ! Nous sommes garés devant l’une des façades du bâtiment ! 

Nous avons fui jusqu’à présent ce type de circuit touristique, mais là, nous décidons d’y aller et de demander directement comment on peut aider. Nous sommes accueillis les bras ouverts par la sœur Chantal, qui parle très bien français. Nous qui voulions simplement savoir comment nous rendre utile, nous voilà en train de faire le tour du propriétaire ! Sœur Chantal nous présente « ses » enfants. Il s’agit d’un orphelinat pour fille qui accueille une soixantaine de pensionnaires, la plus jeune a 18 mois et la plus âgée 23 ans ! Il y a également une quinzaine de jeunes handicapées. Ça fait du travail ! Elles sont cinq religieuses et dix employés pour gérer l’orphelinat ainsi que l’école ! Il y a également un hôpital ! Elles ont dû pousser les murs et créer un bâtiment plus grand pour accueillir tout ce petit monde ! Car toutes ces demoiselles sont accompagnées vers l’apprentissage d’un métier et donc vers l’autonomie financière ! La plus âgée est devenue infirmière mais reste encore à l’orphelinat… jusqu’à ce qu’elle décide de partir. Sœur Chantal n’accueille pas de garçons, ce qui évite toutes « amourettes », mais la raison première est que le nombre de garçon abandonné est très faible ! Etre une femme en Asie n’est pas simple !
Nous nous présentons à notre tour, et expliquons que nous voyageons durant 7 mois en Asie avec notre camping-car. Pendant que sœur Chantal traduit en Vietnamien aux jeunes Vietnamiennes, nous montrons des photos de Bul.  Des « oh » et des « ah » raisonnent, mais très vite, sœur Chantal leur rappelle la nécessité de bien travailler à l’école afin de pouvoir, un jour, faire un tel voyage ! Je suis émue par cette femme douce et souriante, qui élève ces filles avec tendresse et fermeté. Elle est leur mère, leur grand-mère, leur conseillère, leur professeur. Quelle énergie, cette femme !
Alors voilà : si vous voulez les aider, une association a été créée en Alsace qui leur reverse intégralement les revenus… pas les bénéfices, mais bien tous les revenus ! Vous pourrez en plus défiscaliser les sommes versées !!! Alors n’hésitez pas :

Association Poussière de Vie
24 rue des Champs
67 290 STRUTH
FRANCE
Tél : (00 33) 03 88 89 54 48 
e-mail : wieser.raymond@orange.fr

Cette rencontre a été très forte en émotion pour nous. Nous ne sommes plus tout à fait les même. Nous sommes plus forts, plus décidés que jamais, conscients de notre chance. Lila était en retenue, intimidée par le nombre d’enfants, ou peut-être, a-t-elle réalisé en voyant ces jeunes filles ce que signifiait les mots abandon et adoption…
Avec ce trop plein d’émotions, je me dis qu’un peu de douceur serait la bienvenue… Allez, une séance de crêpes partie ! Nous dormirons ici ce soir, ça tombe donc très bien ! Et puis, douche chaude pour tout le monde ! C’est la fête !

Ce matin, la pluie s’est un peu calmée. Avant de partir à la découverte de la citadelle, nous devons impérativement faire une lessive… Ça s’impose ! Nous avons avec nos draps, 12 kgs de linge sale. Je repère, grâce à Google Maps, une laverie à 10 minutes en voiture du site touristique. Parfait ! La Vietnamienne de la blanchisserie ne semble pas effrayée par la quantité de linge, nous assure que ce soir et ce, malgré le mauvais temps, tout serait prêt. Elle est gentille et ces prix sont plus que corrects : Moins de 10 euros ! Parfait. Ça s’est fait ! Puisque nous sommes à côté d’une pharmacie, j’en profite pour acheter le Salonpas et autres baumes pour mes parents…
Nous garons vers 11H30 (et oui ! le temps passe vite…), Bul à côté des cars, puis allons acheter nos pass d’entrée pour la citadelle et pour 2 tombeaux situés en dehors de la ville.
Nous sommes maintenant fin prêts pour démarrer la visite de la citadelle. Et oui, vous n’y couperez pas ! Un peu d’histoire : Située au centre du Vietnam, cette ville, aujourd'hui peuplée de 600 000 habitants, est inscrite au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Les empereurs successifs donnèrent le visage à cette citadelle, inspirée de la Cité Interdite, au détriment de nombreux palais de Hanoi qui furent démantelés afin de fournir les matériaux nécessaires.  Les fastueux tombeaux royaux répartis dans sa campagne alentour témoignent du faste du pays et de la démesure de ses dirigeants. 



Hué, malheureusement, subit l'offensive américaine de 1968 de plein fouet. Le Vietcong tint plusieurs semaine la citadelle, malgré de très nombreux et violents bombardements. Sur les 300 édifices bâtis tout au long de son histoire, il en resterait environ 80. 
Les pagodes les plus significatives ont été restaurées/reconstruites.  



Une fine pluie recommence à tomber… qu’à cela ne tienne, nous sommes équipés !... Mais il ne faut pas avoir peur du ridicule !




Les extérieurs:


 Les façades:








Les fenêtres:

Les portes:
 
 Des intérieurs:

Bon, nous n’oublions pas que découvrir une ville sous la pluie ne favorise pas le coup de foudre… D’accord ! Mais la magie des lieux n’a aucune prise sur nous ! Je me rends compte que nous ne sommes pas sensibles aux pagodes, surtout aux pagodes reconstruites ! En les examinant de plus près, nous ne savons plus qu’elles sont celles qui sont anciennes de celles reconstruite après 1975. Afin de préserver leur patrimoine, les Vietnamiens sont obligés de repeindre les veilles bâtisses régulièrement pour protéger le bois des nombreuses intempéries. Ce qui donne à l’ancien, un aspect de neuf. Je comprends aussi l’envie, légitime, de ce peuple de retrouver son histoire. Vouloir reconstruire ce qui a été entièrement rasé, panser les blessures de guerre, il n’y a rien de plus naturel. Que ferions-nous, Français, si la Tour Eiffel, symbole même de notre pays, venait à être détruite ?
Mais j’ai beau comprendre, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !

Nous faisons partis des derniers à quitter les lieux, nous reprenons Bul et nous partons chercher notre linge propre. Nous sommes à l’heure ! Une douce odeur de lessive embaume alors l’intérieur du camping-car… Ça va peut-être vous faire sourire, mais cette odeur nous procure, à chaque fois, une sensation de bien-être et de réconfort !
Vue l’heure et le mauvais temps, nous décidons de nous rendre maintenant sur le site du tombeau de Minh Mang, que nous avons décidé de visiter le lendemain matin.
Nous terminons la route de nuit, sur un chemin boueux ! Samuel essaie de se garer en slalomant entre les « trous d’éléphant » causé par les pluies successives et les autocars de touristes. Les villageois sortent une tête de leur habitat, se demandant qui peut venir à une heure aussi tardive. Mais c’est tout. Nous pouvons donc rester sur place, et nous fermons la boutique pour la nuit !

Au petit matin, nous sommes encore seuls sur le parking du site… ce qui nous interroge. Est-ce que nous sommes au bon endroit ? Samuel sort pour s’en assurer. Une dame vient à sa rencontre, et lui tend un papier : le prix du stationnement. Non, on est au bon endroit !

Nous nous apprêtons à découvrir le tombeau de Minh Mang. Il faut savoir que ce sont les empereurs eux-mêmes qui décident du lieu et de la construction de leur mausolée, qui écrivent leur épitaphe !  Ils sont au moins sûr de ce qu’on dira d’eux ! L’ironie de tout ceci est qu’ils ne sont généralement enterrés ailleurs pour préserver leur tombe du pillage ou encore pour des raisons de superstitions… Autant d’argent, de temps, de travail pour rien, oserai-je dire ! Non, pas pour rien, pour ce paysage et cette construction magnifique :



 


 

 A gauche, un grand obélisque symbolise la puissance du monarque. A droite, derrière cette porte, se dissimule le tombeau, inaccessible aux visiteurs.
Nous décidons de visiter un dernier tombeau, celui de Tu Duc de style différent. Nous mettons une vingtaine de minutes pour nous y rendre. Nous nous présentons au gardien, mais notre ticket acheté la veille ne comprend pas cette visite. On est là, on ne va pas faire demi-tour, ce serait trop bête ! Nous achetons deux coupons d’entrée. Les bâtiments sont beaucoup plus impressionnants que le premier… et le tombeau en lui-même, austère.


 Il y a même un théâtre!

 
Lila nous "guidant" avec le plan qu'elle a dessiné elle-même!



L'empereur Tu Duc n'était pas aimé par son peuple. Il semblerait qu'il ait fait son "mea-culpa" et rédiger cette autobiographie critique sur cette stèle.
 L'entrée du tombeau est protéger par ce "mur" qui empêche les mauvais esprit de venir embêter le défunt.
Le tombeau de Tu Duc en lui-même est surprenant de simplicité et d'austérité.
Il nous reste encore un coupon sur notre pass… ce serait dommage de le perdre. Nous décidons donc de visiter le dernier tombeau, celui de Khai Dinh.
La vue est magnifique, et il semblerait, que Khai Dinh soit bien enterré ici ! 



  J’ai l’impression d’entrée dans une grande demeure et non d’aller voir une tombe !!! Le style est encore une fois, bien différent de ce que nous avons pu voir jusqu’ici. 
 La profusion est, ici, de mise ! Nous ne savons plus quoi regarder ! A droite, le plafond de la demeure.
 

Si nous avons mis entre 1 à 2 heures pour découvrir les deux premiers sites, il nous faudra que 19 minutes exactement pour tout voir (ce qui comprend la montée des marches !). Ça tombe bien, car nous avons beaucoup de route à faire pour attendre la prochaine destination.




Allez, on vous laisse, on a de la route à faire !


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